Le métropolite Calliste de Diocleia (Ware).
Il faut reporter le Concile
panorthodoxe jusqu’à « un moment meilleur », étant donné que
l’accomplir sans les Églises qui refusent d’y participer serait étrange.
C’est ce que considère Mgr Calliste (Ware), théologien connu
mondialement et métropolite de l’Église orthodoxe de Constantinople.
« En tenant compte de telles
circonstances [i.e. l’absence de plusieurs Églises locales orthodoxes,
ndt], il est possible que l’on en vienne à l’ajourner. Procéder à ce
Concile sans de telles Églises comme celles d’Antioche, de Serbie et,
peut-être de Russie, serait étrange. Ce ne serait plus un Concile
panorthodoxe. Sans représentation complète, il est possible que ce soit
mieux pour nous de l’ajourner jusqu’à un moment meilleur » a déclaré le
métropolite de Diocleia Calliste dans une interview à l’Agence russe RIA
Novosti. Selon ses propres termes, tenant compte du refus de plusieurs
Églises, l’événement prévu en Crète « serait une conférence et non un
Concile fructueux ». Répondant à la question sur l’opportunité de
convoquer une telle conférence avant le Concile, comme cela est proposé
par certaines Églises, le métropolite a répondu : « Cela dépend qui
manifestera le souhait de venir, parce que certaines Églises
participeront, d’autres, non, et cela ne renforcera pas notre unité ».
« Il me semble que le plus juste serait d’ajourner la rencontre »,
a-t-il précisé. Concernant l’objet du Concile panorthodoxe et pourquoi
il se trouvait au bord du précipice, le métropolite a reconnu qu’ « il
est difficile de dire » pourquoi il est malaisé, pour les Églises
orthodoxes, de se réunir ensemble, mais il a souligné qu’il « fallait
poursuivre les tentatives de le faire ». « Le Concile peut renforcer
l’unité orthodoxe. Nous sommes une seule Église, mais des patriarcats
différents, et les Églises sont isolées les unes des autres. Aussi, pour
moi, la chose la plus importante concernant le Concile, c’est qu’il
doit être l’expression de l’unité orthodoxe et renforcer nos liens », a
souligné le hiérarque du Patriarcat de Constantinople. Les questions
principales, selon lui, ne sont pas celles du jeûne et du calendrier. Au
nombre des thèmes du Concile panorthodoxe qu’il serait, selon le
métropolite, important de discuter si le Concile, « a lieu malgré
tout », il y a deux questions fondamentales. « La première, c’est la
question dite de la « diaspora », la situation de l’Église orthodoxe
dans le monde occidentale en dehors des pays traditionnellement
orthodoxes. Actuellement, il y a beaucoup de juridictions parallèles,
et, par exemple, dans les villes comme New York ou Londres, il y a
plusieurs évêques orthodoxes, et cela constitue un ordre canonique
incorrect, étant donné qu’il ne doit y avoir qu’un évêque en un seul
lieu », a souligné le métropolite. « La deuxième question fondamentale
que je vois, ce sont les relations de l’Église orthodoxe envers les
communautés chrétiennes non-orthodoxes, la question de l’œcuménisme. Ces
relations, dans les différentes parties de l’Église orthodoxe, sont
très fortement distinctes. Nous devons arriver à une seule opinion au
sujet de notre position orthodoxe dans notre dialogue avec les autres
chrétiens », affirme le métropolite. Celui-ci a également exprimé
l’opinion que la question du jeûne, comme il a été porté dans l’ordre du
jour ne présente pas une telle acuité. « Le jeûne est très important
dans la vie chrétienne, mais je ne pense pas que nous ayons besoin d’une
nouvelle décision à ce sujet, nous savons déjà quelle la valeur du
jeûne », selon le métropolite. Commentant la question du calendrier, qui
n’a pas été incluse dans l’ordre du jour, mais qui est largement
discutée, le hiérarque du Patriarcat de Constantinople a exprimé le
point de vue selon lequel il est inopportun de régler ce problème
maintenant. « Certains d’entre nous suivent le nouveau calendrier,
d’autres l’ancien. Je ne pense pas qu’il faille faire quelque chose
actuellement. Il faut simplement continuer avec la situation actuelle »,
a conclu le métropolite.