Τετάρτη 8 Ιουνίου 2016

NOUVELLES INCERTITUDES SUR LA TENUE DU CONCILE PANORTHODOXE

BARTHOLOMEE Ier patriarche de Constantinople  tient beaucoup à la tenue de ce « saint et grand » (sur la photo, lors de la divine liturgie orthodoxe à l'église patriarcale Saint-Georges d'Istanbul, durant le voyage apostolique du pape François en Turquie en novembre 2014).
 la-croix.com
 Samuel Lieven,
Le concile censé réunir en Crête, du 19 au 27 juin, l’ensemble de la galaxie orthodoxe est compromis par des menaces de boycott, notamment des Églises d’Antioche et de Bulgarie

En préparation depuis plus de cinquante ans, la tenue de cette assemblée bute toujours sur des questions d’organisation et de contenu des textes soumis au vote des participants


BARTHOLOMEE Ier patriarche de Constantinople  tient beaucoup à la tenue de ce « saint et grand » (sur la photo, lors de la divine liturgie orthodoxe à l'église patriarcale Saint-Georges d'Istanbul, durant le voyage apostolique du pape François en Turquie en novembre 2014). / Alessia GIULIANI/CPP/CIRIC/

Le concile panorthodoxe, qui doit se réunir en Crête du 18 au 27 juin l’ensemble des 14 Églises orthodoxes, est-il à nouveau mis en question ? À moins de deux semaines du lancement des travaux, deux inconnues pèsent toujours sur la tenue de cet événement historique – une première depuis le schisme de 1054 – en préparation depuis plus de cinquante ans.
L’Église bulgare, tout d’abord, demande à ce que la tenue du concile soit reportée en raison de problèmes d’organisation et des désaccords persistants sur les textes soumis au vote, faute de quoi elle envisage le boycott. Quant à l’Église d’Antioche, elle a fait savoir qu’en l’absence de solution acceptable au conflit qui l’oppose à Jérusalem pour la juridiction sur les orthodoxes du Qatar, elle n’enverra pas non plus de délégation au concile. En l’absence d’une seule des Églises autocéphales, ce dernier ne pourrait donc avoir lieu.
Depuis vendredi 3 juin, la pression est montée d’un cran. Le synode de l’Église orthodoxe russe – qui pèse à elle seule la moitié de l’orthodoxie avec ses 150 millions de fidèles – presse le patriarche de Constantinople de réunir d’urgence l’ensemble des Églises, au plus tard le 10 juin, pour tenter de déminer le terrain.

Un ultime coup de poker ?

Confirmée lors de la synaxe de Chambesy (Suisse) au mois de janvier, la tenue du « saint et grand » concile doit beaucoup à la ténacité du patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée 1er. Si les cinq questions inscrites à l’ordre du jour sont loin de résoudre les divisions accumulées au fil des siècles, Bartholomée ne fait pas de cet événement une fin en soi, mais le début d’un long processus d’aggiornamento de l’orthodoxie. C’est pourquoi il a volontairement limité les discussions sur les textes à l’ordre du jour, quitte à se contenter dans un premier temps d’un consensus minimaliste. « L’essentiel est de parvenir enfin à se réunir pour envoyer au monde un signal d’unité », commente un proche du Patriarcat.
Mais les Églises les plus intransigeantes (Bulgarie, Géorgie) refusent de suivre Bartholomée dans cette voie. À ce stade, les principaux points de désaccord concernent le mariage, les relations entre l’Église orthodoxe et le monde contemporain et les relations avec les autres confessions chrétiennes – le terme d’œcuménisme relevant de l’hérésie aux yeux des plus conservateurs. Après avoir longtemps laissé planer le doute sur sa participation au concile, Moscou avait assoupli ses positions à la suite de la rencontre entre le patriarche Kirill et le pape François à Cuba, en février dernier. En réclamant un ultime round de négociation, la géante du nord semble vouloir reprendre la main sur ce processus dont Bartholomée s’apprête à engranger le bénéfice. Un ultime coup de poker, après mille ans d’attente…