''Archdiocese of Russian Orthodox Churches''
Communiqué du Bureau de l’Archevêque du 5 septembre 2019
Communiqué du Bureau de l’Archevêque du 5 septembre 2019
Au vu des interventions qui se
sont développées depuis la publication des documents présentés par notre
Archevêque dans la perspective de l’Assemblée Générale Extraordinaire
du 7 septembre, il paraît utile, compte tenu de certaines analyses ou
affirmations erronées ou non fondées, de clarifier les principales
orientations du « projet de rattachement » de l’Archevêché au Patriarcat
de Moscou tel qu’il se présente réellement.
1) Le texte proposé n’est pas celui de nouveaux statuts, mais celui d’une Charte (Gramota, équivalent du Tomos) qui a pour objet d’assurer une existence canonique à l’Archevêché dans
la préservation totale de son identité (concile de Moscou), intégrité
(territoriale) et mode de fonctionnement (autonomie administrative et
financière) telles que fixées dans les statuts actuels (et supprimées par le Patriarcat de Constantinople).
Le statut canonique proposé sera celui d’un archevêché à part entière, autonome
(et non pas celui d’un « exarchat patriarcal » qui n’était pas un
archevêché ni même un diocèse dans l’organisation du Patriarcat de
Constantinople,). Il constituera au sein du Patriarcat de Moscou un
nouveau type d’entité (structure) ecclésiale qui sera rajouté dans les statuts du Patriarcat de Moscou au même titre que d’autres entités telles que notamment l’EORHF, et distincte de l’Exarchat du Patriarcat de Moscou pour l’Europe occidentale (créé récemment), ainsi que du diocèse de Chersonèse du Patriarcat de Moscou.
Une telle intégration aux statuts du Patriarcat de Moscou est en mesure de protéger l’Archevêché contre une suppression inopinée et arbitraire
(comme celle subie le 27 novembre 2018 de la part du patriarcat de
Constantinople, confirmée le 3 septembre 2019, ainsi que celle,
douloureuse, du diocèse de Souroge par le Patriarcat de Moscou, dont,
d’ailleurs la spécificité analogue à l’Archevêché n’avait pas été
reconnue en son temps par le Patriarcat de Moscou. La délégation de
notre Archevêché qui a conduit les négociations avait bien évidemment
ces éléments à l’esprit.
2) Simultanément, l’Archevêché garde son existence juridique de droit français, ce qui lui assurera comme aujourd’hui toujours son autonomie :
Souveraineté de l’Assemblée Générale (Ordinaire et Extraordinaire) habilitée notamment, à s’opposer, comme actuellement, à une suppression ou dilution ;
Autonomie totale de gestion administrative, financière et immobilière ;
Autonomie
administrative et financière des paroisses qui gardent leur statut
d’association cultuelle en France (ou équivalent dans les autres pays) ;
L’Archevêque (hiérarque dirigeant) exerce la plénitude des droits prévus par les canons, notamment le droit exclusif d’ordonner et d’affecter les prêtres aux paroisses, d’accorder les congés canoniques, de créer de nouvelles paroisses ou nouveaux monastères.
3) Election des évêques :
ce point sensible semble susciter tout particulièrement des analyses
incorrectes du projet. Les dispositions prévues doivent donc être
évaluées à la lumière des dispositions qui étaient jusqu’à présent
celles de l’Archevêché, telles que fixées depuis l’octroi du Tomos
de1999 par le Patriarcat de Constantinople.
Sur cette question, une révision est en effet prévue dans le sens d’une clarification et consolidation du statut spécifique de l’Archevêché reconnu par le Patriarcat de Moscou en raison même de son histoire :
Ainsi :
(i) L’initiative de proposition des candidatures est identique à celle existante actuellement (contrairement à certaines affirmations) :
pour l’Archevêque, elle revient aux paroisses sur incitation du Conseil de l’Archevêché ;
pour les évêques vicaires (ou auxiliaires), elle revient à l’Archevêque après consultation du Comité épiscopal (inexistant pour l’instant) et du Conseil de l’Archevêché.
pour l’Archevêque, elle revient aux paroisses sur incitation du Conseil de l’Archevêché ;
pour les évêques vicaires (ou auxiliaires), elle revient à l’Archevêque après consultation du Comité épiscopal (inexistant pour l’instant) et du Conseil de l’Archevêché.
NB :
a) Rien n’empêche l’Archevêque de procéder à une consultation préalable des paroisses ;
b) Pour mémoire, jusqu’en 1999 l’initiative pour les
vicaires revenait à l’Archevêque qui transmettait directement au
patriarcat pour élection canonique par le Saint Synode. C’est ainsi qu’a
été élu directement par le Saint Synode de Constantinople l’évêque Paul
de Tracheia (Peter Alderson).
(ii) La liste des candidats est arrêtée par le Conseil de l’Archevêché
(pour l’archevêque) ou par l’Archevêque pour les auxiliaires ; puis
elle est transmise au Patriarche (Patriarcat de Moscou) « qui est en
droit d’y apporter des modifications ».
Jusqu’à présent, elle était transmise de manière identique au patriarcat (Patriarcat de Constantinople) pour « agrément ».
NB : L’expérience pratique a montré en 2013 que la
notion d’« agrément » a été interprétée par le Patriarcat de
Constantinople très exactement comme un « droit d’apporter des
modifications » à la liste présentée : deux candidats ont été
éliminés, remplacés par deux autres - inconnus des membres de
l’Assemblée et ce dont l’Assemblée a été informée après deux heures
d’attente...).
En revanche, dans le projet, une disposition complémentaire
prévoit la possibilité pour le Conseil de l’Archevêché, après réception
de la liste retenue par le Patriarche (Patriarcat de Moscou) de faire une nouvelle proposition de candidats (Voir infra le tableau comparatif de l’existant et du projet). Cette disposition, loin de constituer un « verrou de blocage », ouvre donc au contraire la possibilité d’une négociation préalable pour l’établissement de la liste définitive, et ce, avant la réunion de l’Assemblée Générale Extraordinaire.
(iii) Election : Dans la situation actuelle, depuis le Tomos de 1999, l’élection de l’Archevêque et des Evêques auxiliaires est considérée par le Patriarcat de Constantinople comme une pré-élection, c’est-à-dire une « désignation ». L’élection proprement dite, canonique, est effectuée par le Saint Synode.
Dans le « projet de rattachement », l’archevêque et les évêques auxiliaires sont bien élus par l’Assemblée Générale (Ordinaire ou Extraordinaire).
Le Saint Synode du Patriarcat de Moscou procède à la confirmation canonique (= validation).
Cette disposition renforce la reconnaissance de la spécificité « du statut d’autonomie » de l’Archevêché confirmant celui de l’Archevêque, membre à part entière de l’épiscopat du Patriarcat de Moscou en qualité de « hiérarque dirigeant de l’Archevêché » (et non pas d’Exarque Patriarcal-Archevêque « honoris causa » comme c’était le cas jusqu’à présent).
(iv) La dernière disposition (IX) « le perfectionnement
canonique de la présence en Europe Occidentale du Patriarcat de Moscou,
représenté aujourd’hui par plusieurs structures ecclésiastiques,
nécessite une discussion approfondie avec la participation de toutes les
parties intéressées » laisse une possibilité réelle de réflexion sur
l’avenir de l’orthodoxie locale occidentale dans l’esprit de ce que
certains évoquent actuellement (et non pas automatiquement une processus
de dilution de l’Archevêché). De même la disposition III-12 « les
décisions du Saint Synode de l’Eglise Orthodoxe Russe s’appliquent au
sein de l’Archevêché en tenant compte des spécificités de son
fonctionnement et en accord avec le Patriarche de Moscou et de toute la
Russie... » suppose une négociation quant aux modalités d’application
des décisions.
En résumé, le projet conforte et stabilise
le statut de l’Archevêché dans son intégrité et son autonomie. Aucune
disposition de la Gramota n’apparaît comme plus restrictive au regard de
ce qu’était notre statut dans le cadre du Tomos et dont nous pouvons
mesurer la précarité aujourd’hui même. La
sauvegarde et le maintien de l’identité de l’Archevêché ne dépendront
que de la détermination de l’ensemble de ses membres, clergé et laïcs.
La possibilité de procéder à l’élection de nouveaux
évêques auxiliaires dès l’acceptation du « projet de rattachement » est
envisagée pour permettre à l’Archevêché de sortir de l’impasse et de
constituer immédiatement un Comité épiscopal.
Archiprêtres Jean Gueit et Théodore van der Voort
NB : Voir ci-dessous un tableau comparatif des procédures d’élection de l’Archevêque et des évêques auxiliaires.